Ecrivain en herbe

le poète et la schizophrène 11

Deux mois d'hospitalisation. Mohamed allait rendre visite à Marie chaque jour, pleurant comme un enfant, ne supportant plus son absence. Marie excréait les portes vérouillées, le bruit des clés dans les serrures, les piluliers, les blouses blanches des infirmiers et infirmières,  médecins, l'enfermement psychiatrique. Lorsqu'elle quitta l'hôpital, Mohamed l'invita à une longue balade en forêt pour qu'elle hume la liberté. Elle lui demanda de promettre, quoi qu'il advienne, de ne plus retourner à l'hôpital, promesse que Mohamed allait respecter.

Marie était sous tutelle. Son maigre pécule était géré par une assistance sociale habilitée elle-même par une instance régionale. Quant à Mohamed, il avait comme principal  revenu un petit business de haschisch. Ils virevoltaient selon leur humeur et leur disponibilité.

Un jour, Marie eut la visite de l'assistance sociale accompagnée d'un notaire. Alors que Marie se trouvait à l'hôpital, sa mère qui était très âgée venait de rendre l'âme. Elle hérita, ainsi que ses deux frères et ses deux soeurs qui avaient complétement oublié son existence, d'un capital provenant de la vente de la ferme et des terres. L'assistante sociale montra à Marie la somme de cent mille euros versée sur un compte épargne.